🪔 Diwali, la lumière intérieure selon le Yoga, l’Ayurveda et le Vedānta
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Découvrez la signification profonde de Diwali, la fête de la lumière, à travers les traditions du Yoga, de l’Ayurveda et du Vedānta. Une réflexion inspirante sur la lumière intérieure, la conscience et la transformation selon Yoga Yūni Montréal.
Chaque automne, quand les jours raccourcissent et que la lumière se fait plus rare, des millions de lampes s’allument partout en Inde et dans le monde pour célébrer Diwali, la fête de la lumière. Ce festival millénaire, dont le nom sanskrit Deepavali signifie « rangée de lampes », est bien plus qu’une célébration culturelle : il est une métaphore vivante du passage de l’obscurité à la clarté, de l’ignorance à la connaissance, du chaos intérieur vers l’équilibre.

Selon les régions de l’Inde, les récits associés à Diwali varient : certains y voient le retour triomphant du prince Rāma à Ayodhyā après sa victoire sur le démon Rāvana ; d’autres, la défaite du démon Narakasura par Krishna ; pour les Jaïns, il marque le jour où Mahāvīra atteignit le nirvāna, et pour les Sikhs, la libération du Gourou Hargobind. Malgré la diversité des traditions, un fil lumineux relie ces récits : la victoire de la lumière sur l’obscurité – symbole universel du bien, de la conscience et de l’éveil.
Allumer une lampe à Diwali, c’est donc allumer une part de soi. C’est inviter la lumière intérieure à dissiper les zones d’ombre, à raviver la chaleur du cœur. Dans la philosophie du yoga, la lumière représente jñāna, la connaissance libératrice. Elle n’est pas seulement intellectuelle, mais existentielle : c’est la clarté d’esprit, la lucidité du regard, la compréhension intime de qui nous sommes au-delà des masques et des habitudes.
Pour les yogis et yoginīs, Diwali n’est pas qu’une fête à observer, mais une pratique à vivre. Allumer une lampe ou une bougie avant la méditation devient un acte sacré, un rituel simple qui relie la conscience individuelle (jīvātman) à la conscience universelle (paramātman). Cette flamme fragile rappelle que la lumière la plus pure ne vient pas de l’extérieur : elle naît de la présence, de l’attention, du souffle, du silence.
L’Ayurveda, science sœur du yoga, offre une autre perspective sur cette période. Diwali coïncide avec le cœur de l’automne, moment de transition où l’énergie Vata – mobile, sèche, légère – domine. Cette saison invite naturellement à ralentir, à se recentrer, à nourrir le corps et l’esprit. Dans la tradition ayurvédique, on conseille de s’ancrer à travers des pratiques douces : alimentation chaude et onctueuse, auto-massage à l’huile, repos réparateur, méditation et yoga restaurateur.
Ainsi, Diwali devient non seulement une fête spirituelle, mais aussi une occasion de purification et de régénération physiologique. Allumer la lampe intérieure, c’est aussi apaiser le système nerveux, harmoniser les souffles vitaux (prāna), et restaurer le feu digestif (agni) – ce feu intérieur dont dépend notre vitalité.
Du point de vue du Vedānta, Diwali incarne une vérité métaphysique encore plus profonde : Tamaso mā jyotir gamaya — « Conduis-moi de l’obscurité à la lumière. » Cette invocation, issue des Upanisads, exprime le mouvement éternel de la conscience humaine vers sa source. L’obscurité, ici, n’est pas un mal moral, mais l’oubli de notre nature véritable. La lumière, c’est la reconnaissance de ce que nous sommes déjà : le Soi lumineux, non affecté par les fluctuations du monde.
Ainsi, célébrer Diwali, c’est symboliquement célébrer ce retour à soi. Les lampes allumées ne chassent pas seulement la nuit : elles dissipent l’illusion de la séparation. En ce sens, Diwali est un enseignement de non-dualité (advaita). Chaque flamme éclaire un visage, chaque visage reflète la même lumière.
Pour celles et ceux qui ne se reconnaissent pas dans les traditions religieuses, Diwali peut être vécu comme une fête universelle de la conscience. Ce moment invite à se reconnecter à la lumière symbolique : celle de la clarté intérieure, de la bienveillance, de la joie simple d’être. Dans un monde souvent saturé de bruit et d’anxiété, allumer une lampe devient un geste révolutionnaire de paix.
Dans la communauté de Yoga Yūni Montréal, cette fête trouve une résonance toute particulière. C’est un moment où les écoles s’emplissent d’une énergie douce, d’une lumière tamisée, d’un sentiment de gratitude partagée. Les élèves sont invités à méditer sur la flamme, à respirer dans la lumière, à observer leurs zones d’ombre sans jugement. On y célèbre non pas une religion, mais une expérience : celle de la transformation silencieuse qui se produit quand on choisit consciemment de tourner son regard vers ce qui éclaire.
Dans une perspective pratique, Diwali peut être une invitation à réinventer sa routine de yoga. Choisir des postures d’ouverture du cœur, comme Ustrasana (le chameau) ou Setu Bandhasana (le pont), peut symboliser cette expansion lumineuse. Les postures restauratrices favorisent quant à elles l’apaisement du mental et la digestion émotionnelle, à l’image de la clarté que Diwali inspire.
Diwali, c’est aussi une célébration de la communauté : l’énergie du seva (service désintéressé) et du karma yoga (action consciente). Offrir, partager, enseigner, aider — tout cela fait partie de la lumière qu’on sème autour de soi. Dans les traditions yogiques, la connaissance ne se garde pas : elle se transmet, comme une flamme que l’on passe à l’autre sans la perdre soi-même.

Dans la vision du yoga, de l’Ayurveda et du Vedānta, Diwali est un rappel profond que la véritable transformation ne vient pas d’un effort extérieur, mais d’un éclaircissement intérieur. C’est un moment pour purifier le mental, illuminer le cœur et s’ouvrir à une compréhension plus vaste de la vie.
En allumant une lampe, que ce soit dans un temple, un studio de yoga ou simplement dans votre salon, vous participez à une tradition millénaire d’éveil. La lumière de Diwali n’est pas confinée à une culture : elle appartient à tous ceux et celles qui cherchent à voir plus clair, à vivre plus consciemment, à aimer plus profondément.
Puissions-nous tous, en cette saison de Diwali, trouver cette flamme en nous — et la laisser briller pour les autres.









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